Main basse sur Cordoue
Cordoue, ville fascinante et mystérieuse.
L'héroïne de ce conte fantastique, peintre française, sera fascinée par l'Œuvre de Julio Romero de Torres.
Cordoue, ville fascinante et mystérieuse.
L'héroïne de ce conte fantastique, peintre française, sera fascinée par l'Œuvre de Julio Romero de Torres. Dans l'univers de l'art, au cœur de l'Histoire qui imprègne chaque pierre de cette ville andalouse, Liza sera initiée au processus si particulier de la création qui marquera à jamais son destin.
Réincarnation, alchimie, arts signent ce récit où la quête de l'éternel étudiant flirte avec l'Andalousie.
"Main basse sur Cordoue", conte fantastique, se veut une fiction, en hommage à Julio Romero de Torres, à l’occasion de l’anniversaire des 150 ans de sa naissance.
LES PREMIERES PAGES :
Liza lisait l’Andalousie.
Un livre imprimé à l’encre bleue intense ; son roman illuminé de rêves andalous lovés en elle depuis tant de temps. Sans raison réelle ni croyance ancrée dans sa mémoire. Ou alors dans ses gènes, peut-être, du fait d’une filiation ancienne… Peu importe ! Son espoir de peindre l’Andalousie cinglait en elle comme une nécessité vitale, comme le but ultime à atteindre. Merveilleusement incompréhensible.
L’artiste-peintre Liza s’avère désormais une signature rentable offrant une certaine liberté dans une société qu’elle juge hostile. La solitude la protège, en partie, durant sa quarantaine qui la confronte à une maladie chronique. Une compagne quotidienne qui tend ses muscles, l’atrophie parfois, la tourmente à chaque instant, sans répit, piquant par-ci, tordant par-là, pilonnant son corps de douleurs vives ou floues, de nuit comme de jour, de l’aube au sommeil… Les artifices de la chimie anesthésient un peu… Et puis, finalement, Liza s’habitue à cette contrainte… Et puis, elle peint... Et puis, elle aime… Enfin, pas vraiment. Elle s’adonne au plaisir avec des hommes de passage qui l’attirent. Elle plaît avec son regard noir, sa fine silhouette de brune à peau blanche, sa façon si recherchée d’être avant tout une femme avec son style, son parfum, mais elle ne saurait s’accrocher ou tisser une relation. Fait-elle seulement l’amour alors qu’elle déteste les caresses, les fameux préliminaires, ne prenant son plaisir qu’avec des coups de butoirs de mâles en rut, suant, éructant bruyamment dans l’assaut final ? Plus « baise » qu’érotisme comme s’il fallait une forme de bestialité pour révéler en elle une humanité et faire fi du calvaire physique. Pas de pitié ou d’apitoiement. Le sexe juste mécanique, brutal, pour satisfaire les sens et renvoyer dans l’oubli le partenaire d’un soir. Pas de place pour la passion réservée exclusivement à son Art.
Son atelier, dès l’aube, l’imprègne de pensées, d’envies, d’une profusion de sentiments. Ici. Son lieu de création qui l’extirpe du quotidien, de la houle incessante de la vie, des tracas et des joies, des obligations et de la fantaisie, du probable et du nécessaire. Les toiles vierges, amoncelées dans un coin, côtoient les ébauches trônant sur chevalets ou accrochées au mur. Parfois elle tousse, par quintes, du fait des vapeurs d’essence mais cela fait partie du processus quand on œuvre et, curieusement, cela la rassure. Il lui arrive aussi de s’enfermer des jours entiers au point d’en oublier repas et ablutions, obsédée par un tableau, le rectifiant, l’enrichissant, lui insufflant de vifs coloris. De temps en temps, elle met le nez dehors. Après un bol d’air, sa tanière à l’odeur forte lui suggère que l’art est en marche !
Cette édition reliée est illustrée en couleurs des oeuvres du peintre Julio Romero de Torres pour la bonne compréhension de l'histoire.