Le mambo du poisson-lune
Le poisson lune, lorsqu'il est entre deux eaux, semble prendre des bains de soleil, mais dans le Comté de HUALEI, à TAIWAN, on l'appelle « le poisson mambo », à cause de ses mouvements lorsqu'il nage, qui rappellent le mambo.
Comment décrire « Le mambo du poisson-Lune ? »
Roman poétique ou poésie encanaillée en histoire romanesque ? Les mots bondissent de page en page, et surgissent des fantasmes fous, des allusions fines et lettrées, des situations qui surfent entre délires, philosophie et nostalgie. Oui, c’est tout cela et même bien davantage…
Le poisson lune, lorsqu'il est entre deux eaux, semble prendre des bains de soleil, mais dans le Comté de HUALEI, à TAIWAN,on l'appelle «le poisson mambo», à cause de ses mouvements lorsqu'il nage, qui rappellent le mambo.
Ce recueil de 130 poèmes, retrace l'histoire d' ESPRIT, l'amoureux d'une jeune sénégalaise, ANCOLIE,« la fille aux yeux kaki »,qui mène une existence monotone, dans les Comptoirs, rythmée par des promenades dans les environs de la maison natale de Léopold SENGHOR, à JOAL, sur le port, et en pirogue. Leur enfant meurt. Elle prend le large sur son bâteau, sans but précis, en «oubliant son ombre sur le piano,» ( mais elle en avait assez qu'elle la suive) ses souliers dorés « pour marcher sur l'eau, » ( mais à quoi servent-ils « quand on sait marcher pieds nus sur des oursins »), et sa bicyclette avec son porte bagages. ESPRIT, part à sa recherche, en parcourant les mers. Il s'arrête dans les bars de marin, les caves où on danse le flamenco et le tango, les chantiers du guano, à TIPASA, ANTOFAGASTA, et le désert d'ATACAMA.
Il noue parfois des aventures amoureuses, qui lui rappellent ANCOLIE :une nouvelle IPHIGENIE, une convoyeuse d'immigrés, une algonquine musicienne, une femme andine, DORA la femme d'un peintre, quelques amours phéniciennes, « des filles de l'autre versant » et des aventurières,« au ventre de phosphore ». Il fréquente les nuits proxénètes, « toujours la sève au galop »,qui livrent leurs proies aux promeneurs des trottoirs, et il devient « un chasseur des crépuscules » « qui couche avec les rêves ».
Il pense qu'ANCOLIE a fait naufrage, au large d'ANTOFAGASTA, en découvrant un cénotaphe. Il continue à parcourir les océans, et il retrouve sa trace, en SYRIE, où elle avait rejoint quelque temps le « DJIHAD ».
Mais ses recherches demeurent vaines, et ANCOLIE reste un amour qui « s'est absenté du monde » mais qui lui parle toujours sans remuer les lèvres « un amour ventriloque ».
Rentré à PARIS, il la retrouve néanmoins,par hasard, dans un train à CRECY LA CHAPELLE, avec un romancier célèbre. Elle s'appelle désormais MARIE-LUCE, et est devenue une femme presque blanche.
Ce recueil est l'histoire d'un amour nomade. ANCOLIE-MARIE-LUCE, est recherchée par son amant « le poisson lune, séducteur de méduses, dans leurs jupes de nylon, qui dansait le mambo ».
Il est aussi un hymne à la mer « ses fantassins, ses phalanges d'hoplites, et ses flamboyants bleus, jaracandas », qui risque d'agiter « ses chiffons rouges » si « on ne scalpe pas la terre, et on ne lave pas les océans, »
ANCOLIE-MARIE LUCE n'est-elle pas devenue la mer, au bout de ses voyages ?
ESPRIT, n'est-il pas dans une recherche permanente d'un absolu, de la femme idéale ? S'est-il aperçu un peu tard, qu'elle vivait près de lui, et qu'il n'a pas pu le retenir ?
Mais le recueil est aussi, une réflexion sur la beauté « un repentir, ou un soupir d'étoiles », la mer, l'amour, et le rôle du poète dans la société.
FEMME SACREE
Femme sacrée,
Chair de lune,
Esprit du vent,
Tu bats des cils,
Sous les pinceaux de la lumière,
Et tu cherches le poème souverain,
Sur la route du thé,
Avec ta jonque de porcelaine.
Femme d'équinoxe,
Tu chevauches les marées,
Et bois les liqueurs de thés oolongs
Inconnus
Dans le DARJEELING.
Tu as quitté ta natte de jonc,
Femme noire écarlate,
Et tu as perdu ton sang royal,
Pour du thé d'or
Qui coule des rimes célestes,
Et des becs des oiseaux morts.