Là-bas, face à la mer
Là-bas, face à la mer, roman de Simon NIZARD
"Simon Nizard, l'écrivain du quiproquo et du manque !"
LA DEPECHE DU MIDI
La mémoire, au fond, c'est l'affaire des marins, des bergers, l'affaire des amours du sable et de l'eau, de tout ce qui glisse et s'immisce et fuit, s'égrène et s'évapore et retombe dans le cycle du vent, dans le cycle de l’eau.
Simon Nizard nous raconte...
Une ville arabe millénaire, son Vieux-Port, la Médina, les souks et la Ksiba, le canal… Des images surgies des années 1960… Un musicien français, un tailleur héritier d’une longue lignée d’artisans. L’histoire d’une amitié improbable et fascinante par sa simplicité.
Quand on s'assied quelques instants face à la mer, on sent bien comme un enchantement à l'œuvre, une pression sur soi de la plus vaste mémoire mais on parvient à s'en arracher parce qu'on est attendu quelque part…
"Simon Nizard est un conteur qui mêle ses influences tunisiennes avec la méditerranée française, où il a posé ses valises il y a déjà fort longtemps.
Ce roman qui sent bon la fleur d’oranger est l’histoire d’une amitié improbable qui fait du bien.
Toute simple. De cette simplicité qui fait les petits bonheurs."
FRANCE BLEU
PREMIERES PAGES :
Sortir le train d’atterrissage !
En mil neuf cent soixante, j'avais 23 ans. Je vivais alors « pour les seins somptueux d'une passion néfaste ». Enfin j'étais amoureux ! Odette Pélissier, au titre de la Coopération, venait d'être nommée professeur de Français en cinquième au collège technique de Bizerte en Tunisie. Elle m'avait demandé de la suivre là-bas dès la fin de juillet afin d'installer la maison mise à sa disposition. Elle voulait prendre contact avec la ville, s'inscrire doucement dans ce nouvel univers. Notre vie ensemble constituait pour elle : « un saut qualitatif effectué de nuit en territoire inconnu ».
Nous sommes arrivés à Bizerte autour du 20 juillet 1960. Première impression : le genre de patelin où l’on doit assez rapidement s'ennuyer surtout comme musicien. Le tube de l'époque là-bas c'était « combien ce p'tit chien dans la vitrine » chanté par Line Renaud accompagnée à la caisse enregistreuse.
Bizerte !
Une ville arabe millénaire avec son Vieux-Port entre la Médina, les souks et la Ksiba et, de l'autre côté, jusqu'au canal, une petite sous-préfecture bien de chez nous, presque centenaire où résidaient les militaires et fonctionnaires français qui restaient encore.
Entre les deux, en double tangence aléatoire, tous les non-Musulmans et quasi autochtones : Juifs, Maltais, Italiens, Grecs, Espagnols, etc.… dont une bonne partie avait obtenu la nationalité française quelque part autour de la visite de Mendès-France en juillet 1954. Le célèbre « discours de Carthage » contenait alors en filigrane l'indépendance acquise en mars 1956. Bizerte, mil neuf cent soixante : un canal reliant la mer au lac, autour du lac, un port de guerre, une base stratégique, dernière enclave dans une Tunisie « indépendante ».
L'indépendance n'est qu'une métaphore de la sujétion !
C'est à partir de cette sentence émise entre la poire et le fromage, alors que nous recevions des collègues du collège, que les relations entre Odette et moi ont commencé de bifurquer… A vingt-trois ans, je ne m'embarrassais pas de nuances.
ARTICLE DANS LE QUOTIDIEN TUNISIEN "LE TEMPS"
"Une lecture savoureuse entre clair-obscur, aigre-doux et irrémédiable fuite des êtres et du temps."
LE TEMPS