L'errance d'Orphée
L'errance d'Orphée roman de Jean-Christophe EON
Un récit qui entremêle subtilement le réel et l’imaginaire sur fond de mythologie amoureuse…
Le mythe d’Orphée revisité façon « Ailes du désir » de Wenders, avec des Anges improbables, dans une Grèce dépouillée de folklore et de clichés faciles…
Le tout porté par une écriture sobre, efficace, sans effet mais qui sait tenir jusqu’au bout sa petite musique juste.
"Poétique, déjanté, allégorique, ce roman vous fera traverser une histoire dans l’histoire où la question qui se pose est de savoir si renoncer est une preuve d’amour. "
LA PAUSE PHILO
LES PREMIERES PAGES :
PRÉAMBULE
Un jour, quelqu'un m'a reproché, après avoir lu le manuscrit de ce roman, d’avoir écrit un livre "trop autobiographique". La raison de cette incompréhension était que ce livre se passe à Alexandroupoli, ville où je vis. J'ai expliqué en vain être incapable d'écrire un texte qui se passe ailleurs que dans un lieu que j'aime.
L'idée de ce roman m'est venue bien avant de vivre en Grèce. Les religions anciennes et les cultes à mystères m'intéressent depuis toujours. Le mythe d'Eurydice et d'Orphée a pris encore davantage de place dans mes pensées depuis que je vis chez eux, en Thrace. C'est pour ces différentes raisons que ce roman a la prétention d'être le récit d'une initiation.
Nous ne savons jamais vraiment d'où viennent ces gestes que nous refaisons et que beaucoup d'autres ont répétés avant nous. Nos actes sont alors un peu ceux des histoires qui bégaient, des traditions qui reviennent. C'est pourquoi ce livre se termine par un symbole mystique connu et qui est aussi une pratique dans certains villages grecs. Le jour de l’Épiphanie, on lance des bougies dans les rivières.
Un point important encore, la même personne, celle des reproches, m'a fait remarquer qu'elle ne comprenait pas la présence de deux anges. Peut-être ne sont-ils que des ombres qui hantent une âme qui se cherche ? C'est la même chose pour les différentes femmes de ce livre, elles ont la nécessité du Graal perdu. Quant au personnage principal de ce texte, il n'a ni nom, ni visage. Qui est-il ? Il n'est pas uniquement un rabâchage de dieux épuisés, ce serait bien triste s'il n'y en avait qu'un. Il est simplement, je pense que ce personnage est tout à la fois le tailleur de pierre et la pierre taillée. Il se révèle, au fil de ses discussions, comme un Orphée qui se découvre au fil des heures et qui serait venu à Alexandroupoli trouver sa propre lumière. Il croise des personnages improbables mais qui, eux aussi, sont faits de souffle et de chair, des personnages comme on en rencontre à la sortie d'un rêve, d'un cauchemar, d'une grotte ou d'un livre.