FONDATIONS
Traité en mille pages et plusieurs tomes de Marc Lequin pour étudier l'inexorable déclin de l'Occident.
« De la Théogonie à l’agonie » analyse le déclin inexorable de l’Occident, en général, et de la France, en particulier. Le Livre Premier, « Fondations », nous emmènera dans un lointain passé, celui qui vit naître chez l'Homme les premières interrogations face à la mort, et donc avec elles les germes du Sacré et de toutes les religions à venir, alors qu'il était encore chasseur-cueilleur nomade. Il en découlera que les hommes qui s'agrégeront au Néolithique le feront en portant déjà en eux leurs dieux et leurs croyances, autour desquels se construiront par conséquent les civilisations. Y sera donc défendue l'idée qu'il ne peut y avoir de civilisation qui n'ait pour Axe une Spiritualité autour de laquelle s'agenceront tous les domaines relevant de la Temporalité, avec tout ce qu'impose de contraintes la nécessité de vivre de plus en plus nombreux au sein de la Cité des hommes. La rédaction d'un tel livre, qui oblige en particulier à se tourner vers le passé afin de comprendre comment il put advenir qu'une des plus grandes civilisations que la Terre ait portée, tant par son rayonnement que par sa longévité, puisse aujourd'hui se retrouver en soins palliatifs dans un EHPAD pour nations, ne peut être menée à bien qu'en pratiquant davantage la langue d'acier que la langue de bois.
PREMIERES PAGES :
« À la mémoire qui se retourne vers le passé se lie nécessairement l'attention qui se porte vers l'avenir. Qui oublie ce qu'il commence saura-t-il comment il peut finir ? »
Saint Augustin
État d'esprit.
Nulle parole autre que ces quelques mots de Saint Augustin n'aurait pu mieux qu'ils ne le font se faire impitoyable miroir nous renvoyant en pleine face obligations oubliées et reniements, nous révélant implacablement l'inéluctable destinée de l'Occident Chrétien.
Faute de n'avoir plus tôt regardé par-dessus notre épaule, sans cesse affairés à satisfaire nos désirs consuméristes, nous n'avons su ou voulu éviter tous les pièges qui nous furent tendus sur le chemin de l'apparente facilité et du confort, et dans lesquels nous préférâmes, et préférons encore, voir autant de promesses de liberté individuelle qui ne saurait par nature s'accommoder d'une quelconque Morale Supérieure. Pas après pas, marcheurs consentants sur ces pavés de bonnes intentions, troquant notre statut d'homme libre contre celui d'animal domestique, nous nous sommes laissé, pendant que nous étions invités à détourner nos yeux de la réalité au profit de nos portables et de nos écrans déversant en boucle inculture et bien-pensance, déposséder de notre civilisation millénaire, de nos valeurs, de notre culture, de notre humanité. Fallait-il donc, pour acheter le progrès, que fût vendue notre âme?
Il nous faut donc oser ce voyage dans le temps, lui seul pouvant nous livrer objectivement les raisons de notre présente situation, au risque de découvrir que, pour avoir laissé complaisamment, ou à tout le moins passivement, se dérouler l'enchaînement des événements, l'avenir dont nous pouvions rêver est déjà enfui et celui dont nous ne voulions pas déjà là. Il nous faut l'oser, car si demeure encore un espoir, c'est dans cette mémoire du temps que nous le trouverons, même s'il est à craindre que le prix de l'espérance que puisse un jour renaître notre civilisation ne soit déjà plus dans nos moyens, à supposer que de plus les peuples concernés aient encore le désir de l'acquitter, préférant la soumission au nom d'un pacifisme geôlier au combat pour la liberté et des sacrifices qu'il impose. Il nous faut l'oser, enfin, ne serait-ce que pour refuser le silence, se taire n'ayant de sens et de valeur que si d'abord on a parlé.
Devant les leçons de l'Histoire il est inutile de fuir.